Définition : Qu’est-ce que la psychose cannabique ?
La psychose cannabique correspond à un type de psychose déclenchée par la consommation de cannabis.
Quelle est sa prévalence ?
Dr Lisa Blecha, experte en la matière, explique que bien que rare (environ un cas pour deux cents utilisateurs), le risque de développer cette psychose est en augmentation en raison des concentrations élevées de THC dans les variétés de cannabis actuelles.
Une synthèse de 35 études publiée dans The Lancet révèle que consommer du cannabis augmente le risque de psychose de 40%, un risque qui s’accroît avec la fréquence de consommation, atteignant entre 50% et 200% chez les usagers réguliers.
Quels sont les symptômes de la psychose cannabique ?
La psychose cannabique se caractérise principalement par :
- des hallucinations (visuelles, auditives, olfactives ou gustatives) ;
- des idées délirantes ;
- une désorganisation marquée de la pensée ;
- une anxiété significative.
« La psychose se manifeste par une perte de contact avec la réalité, complexifiant la distinction entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas », précise Dr Blecha. Cette condition peut survenir après une consommation régulière ou intense, particulièrement si le cannabis est riche en THC. Elle peut également apparaître chez des individus ayant des antécédents de troubles psychiatriques, même après une consommation occasionnelle.
Psychose cannabique : quels sont les facteurs de risque ?
Plusieurs facteurs peuvent prédisposer à la psychose cannabique, notamment :
- la consommation précoce du cannabis ;
- une prédisposition génétique ou des antécédents personnels ou familiaux de troubles psychotiques ;
- le stress ou la fatigue excessive.
« Il est conseillé de ne pas consommer de cannabis avant l’âge de 16 ans », insiste Dr Blecha. « Chez les adolescents, le cerveau est encore en développement, en particulier dans le cortex préfrontal qui régule les émotions et les comportements. »
Quels sont les effets des cannabinoïdes sur notre cerveau ?
Le système endocannabinoïde de l’homme joue un rôle crucial dans la régulation de divers processus physiologiques, tels que le sommeil, l’appétit, la gestion de la douleur, l’humeur, la mémoire, et le développement neuronal.
Il se compose de :
- récepteurs cannabinoïdes CB1 et CB2, principalement situés dans le système nerveux central et le système immunitaire ;
- endocannabinoïdes, molécules produites naturellement par le corps, similaires aux cannabinoïdes du cannabis ;
- enzymes qui synthétisent et décomposent ces cannabinoïdes.
Les cannabinoïdes comme le THC (substance psychoactive principale du cannabis) et le CBD interagissent avec ce système, modifiant la perception, la mémoire, la concentration et la coordination.
« On observe aujourd’hui l’apparition de nouvelles formes de cannabis, y compris des cannabinoïdes synthétiques, plus puissants et aux effets plus durables », note Dr Blecha.
Comment diagnostiquer une psychose cannabique ?
Le diagnostic de psychose cannabique est souvent établi suite à une altération notable du comportement du patient, rendant nécessaire l’intervention de l’entourage pour une prise en charge urgente. Un examen clinique et un test urinaire pour détecter la présence de THC sont réalisés pour confirmer le diagnostic.
Arrêt du cannabis, médicaments et prise en charge psychothérapeutique : quel est le traitement ?
Même si les symptômes de la psychose cannabique sont souvent éphémères et disparaissent quelques jours après l’arrêt de la consommation, ils peuvent persister et évoluer vers un trouble psychotique chronique tel que la schizophrénie.
« Les épisodes psychotiques induits par le cannabis sont généralement brefs, mais peuvent récidiver ou mener à une schizophrénie », explique Dr Blecha. « Le traitement inclut des antipsychotiques tels que l’olanzapine, la quétiapine, l’amisulpride ou la rispéridone pendant au moins six mois, accompagnés d’une psychothérapie. »
Une étude danoise portant sur 535 patients ayant vécu un premier épisode psychotique lié au cannabis montre que 44,5 % ont développé une schizophrénie et 9 % d’autres formes de psychoses dans les trois ans suivant l’épisode.
Articles similaires
- Névrose ou Psychose : Comprenez enfin la différence clairement !
- Découvrez pourquoi manger une orange le soir pourrait vous surprendre !
- Café et Cholestérol : Conseils Essentiels pour Votre Santé !
- Tout savoir sur le syndrome de Korsakoff : causes, symptômes et traitements!
- Boostez votre énergie : Les compléments antifatigue sont-ils efficaces ?