Urticaire géante: Causes et solutions! Différences avec les formes aiguës et chroniques.

par adm
 Urticaire géante : différentes avec les autres formes (aiguë, chronique, cholinergique), causes, que faire ?

L’urticaire est responsable de 1 à 2 % des visites chez les dermatologues et allergologues en France. Cette affection de la peau se caractérise par l’émergence de plaques rouges surélevées et de démangeaisons. Selon qu’elle soit aiguë, chronique, cholinergique ou géante, l’urticaire présente différentes spécificités. Mais quelles sont ses causes et les traitements les plus efficaces ? Éclaircissements avec le Dr Cottet, allergologue.

Définition et manifestations : de quoi parle-t-on avec l’urticaire ?

Le terme urticaire dérive du mot ortie, faisant allusion à la sensation de brûlure que provoquent les piqûres de cette plante, similaire aux symptômes cutanés de l’urticaire. Un épisode d’urticaire se manifeste par des plaques qui démangent et sont éphémères, signifiant qu’elles peuvent disparaître et réapparaître ailleurs en quelques heures. Les plaques rouges peuvent couvrir de grandes zones, ce qu’on appelle parfois l’urticaire géante, bien que ce terme ne soit pas médicalement reconnu.

L’urticaire peut se présenter sous forme aiguë, avec une crise isolée durant de quelques heures à quelques jours, ou sous forme chronique, réapparaissant régulièrement sur plus de six semaines.

Dans 40% des cas d’urticaire chronique, on observe, en plus des plaques rouges, des œdèmes sur la peau ou les muqueuses du visage, nommés angiœdèmes. Ces derniers peuvent, très rarement, affecter les cordes vocales, modifiant la voix. Pour environ 10% des patients, l’angioœdème constitue le seul symptôme de l’urticaire chronique. « Même s’ils sont impressionnants, ces œdèmes, y compris ceux affectant la gorge, ne sont jamais mortels lors d’une crise d’urticaire chronique« , rassure Dr Cottet.

L’urticaire est une pathologie souvent méconnue par de nombreux médecins, ce qui peut mener à des erreurs et retards de diagnostic. « Beaucoup de généralistes pensent encore que l’urticaire chronique est d’origine allergique, ce qui est inexact« , précise Dr Cottet. L’urticaire chronique est une maladie de la peau non allergique, bénigne mais pouvant significativement altérer la qualité de vie des patients.

Quelles sont les différentes formes d’urticaire ?

L’urticaire se divise en deux grandes catégories.

La crise d’urticaire aiguë

L’urticaire aiguë est la forme la plus courante. Elle dure de quelques heures à un jour, et ne récidive pas. Les crises d’urticaire sont fréquentes chez les enfants et jeunes adultes, souvent à la suite d’une infection virale.

L’urticaire chronique

L’urticaire chronique se manifeste de manière récurrente sur une période supérieure à 6 semaines. Moins fréquente, elle touche environ 0,5 à 2% de la population, principalement des femmes entre 20 et 45 ans, et est exceptionnelle chez les enfants.

L’urticaire aiguë peut évoluer vers une forme chronique, notamment si elle est mal gérée, ce qui est malheureusement souvent le cas.

D’autres types d’urticaires existent aussi, selon leur étiologie : l’urticaire cholinergique et l’urticaire géante.

L’urticaire cholinergique

L’urticaire cholinergique est déclenchée par des facteurs physiques tels que les frottements, pressions sur la peau, la chaleur, le froid ou l’effort. « Le dermographisme se produit lorsque les lésions urticariennes sont causées par un frottement sur la peau », explique Dr Cottet. Le terme dermographisme, qui signifie littéralement écrire sur la peau, fait référence à la possibilité de provoquer une réaction visible en traçant avec le bout d’un stylo sur la peau.

L’urticaire géante

L’urticaire géante, souvent mentionnée, n’est en réalité pas un terme médical. « L’urticaire peut être très étendue, avec des lésions couvrant plusieurs zones du corps, ce qu’on appelle l’urticaire généralisée. Bien que cette forme soit impressionnante, elle n’est pas plus dangereuse que les autres », rassure l’allergologue.

Diagnostic : comment identifier une urticaire ?

Le diagnostic de l’urticaire se base principalement sur l’examen clinique du patient et de ses lésions urticariennes, ainsi que sur son interrogatoire pour déterminer l’origine de la crise.

Pour l’urticaire aiguë, un bilan allergologique est nécessaire uniquement si des symptômes allergiques sont associés (malaise, hypotension, troubles digestifs, respiratoires…). Pour l’urticaire chronique, l’examen clinique est plus complet et orienté vers une maladie auto-immune chez l’adulte.

En cas de suspicion d’urticaire physique, plusieurs tests existent pour l’authentifier :

  • Le dermographisme peut être diagnostiqué par un test simple avec une pointe mousse sur un trajet d’environ 10 cm.
  • L’urticaire cholinergique avec des tests de provocation par effort physique induisant la transpiration.
  • Les urticaires au froid par un test de provocation avec un glaçon appliqué sur l’avant-bras pendant 20 minutes.
  • L’urticaire à la pression : le test consiste à appliquer des poids de 2,5 à 7 kg pendant 20 minutes sur au moins deux zones différentes.

Causes : quelle est l’origine de l’urticaire ?

Contrairement à une croyance répandue, l’urticaire n’est presque jamais due à une allergie !

L’urticaire résulte de l’activation des mastocytes présents dans la peau et les muqueuses, qui libèrent de l’histamine, une molécule impliquée dans les réactions inflammatoires. Cette activation peut être spontanée ou provoquée par un facteur physique (effort, frottement, température…), mais jamais par un contact avec un allergène dans le cas de l’urticaire chronique.

« Contrairement aux réactions allergiques qui activent spécifiquement les mastocytes avec sécrétion d’anticorps IgE, l’urticaire implique une activation non spécifique des mastocytes, sans sécrétion d’IgE« , précise l’allergologue. Dans les cas très rares d’urticaire aiguë d’origine allergique (environ 1%), la réaction urticarienne fait partie des symptômes d’une allergie et n’apparaît jamais isolément. Elle s’accompagne toujours d’autres symptômes typiques de l’allergie tels que des problèmes respiratoires (toux, crises d’asthme), des troubles digestifs (diarrhée, vomissements, douleurs abdominales) ou un malaise pouvant aller jusqu’au choc anaphylactique.

« L’urticaire chronique, quant à elle, n’est jamais d’origine allergique : c’est une maladie de la peau uniquement ! » souligne Dr Cottet. Elle survient généralement chez les personnes ayant un terrain favorable : soit un terrain atopique incluant l’eczéma, l’asthme et la rhinoconjunctivite allergique, soit un terrain de maladie auto-immune, notamment thyroïdienne.

Quels facteurs peuvent déclencher une urticaire géante (chaleur, stress…) ?

Les principaux facteurs déclencheurs de l’activation des mastocytes responsables des poussées d’urticaire sont :

  • L’effort physique, qui peut induire une urticaire d’effort.
  • Les frottements ou pressions, qui causent le dermographisme.
  • Une infection virale (hépatites A, B, C ou récemment le Covid).
  • Les chocs thermiques, plus souvent dus à la chaleur qu’au froid (comme une immersion dans l’eau froide).
  • Le stress physique ou psychologique.
  • L’exposition au soleil.
  • Certains médicaments comme l’aspirine, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, la morphine ou certains antibiotiques. Cependant, aucun médicament n’est strictement interdit.
  • Certains aliments riches en histamine : chocolat, crustacés, thon, fraises, lait de vache… « Mais il ne s’agit pas d’allergie alimentaire, et aucun aliment n’est interdit en cas d’urticaire ! » insiste Dr Cottet.
  • La vaccination : une récente étude suisse par le CHUV a confirmé que l’urticaire chronique pouvait être un des effets secondaires de la troisième dose de vaccin contre le Covid-19 chez certains patients.
  • Le contact avec certains végétaux ou insectes, comme les chenilles processionnaires.

Traitement : comment gérer une urticaire géante ?

Découvrez les prises en charge des différentes formes d’urticaire.

Urticaire aiguë

Le traitement de l’urticaire aiguë, lorsqu’elle n’est pas allergique comme dans la majorité des cas, repose sur l’élimination du facteur déclenchant identifié, puis sur la prise d’antihistaminiques de seconde génération par voie orale pendant 15 jours, à renouveler si nécessaire.

« Les crises d’urticaire aiguë ne doivent jamais être traitées par corticoïdes, au risque de provoquer un effet rebond et de chroniciser l’urticaire« , insiste Dr Cottet. Dans les rares cas où l’urticaire aiguë est associée à des symptômes allergiques (difficultés respiratoires, troubles digestifs, malaise…), allant jusqu’à l’anaphylaxie : le traitement est une injection d’adrénaline par stylo injecteur. Un bilan allergologique est ensuite réalisé pour identifier l’allergène et l’éviter par la suite.

Urticaire chronique

L’urticaire chronique, une maladie de la peau non allergique, dure en moyenne de 3 à 5 ans et guérit spontanément dans 80% des cas. Pour les 20% restants, elle peut persister à vie.

Le traitement n’est pas curatif mais symptomatique, basé sur la prise d’antihistaminiques qui inhibent la libération d’histamine par les mastocytes. « Les antihistaminiques sont à prendre quotidiennement pour mettre les cellules au repos. Une fois les crises disparues, on arrête le traitement », explique l’allergologue.

Dans certains cas résistants au traitement antihistaminique, un traitement de biothérapie par omalizumab est proposé. « C’est un traitement très efficace, dont la prescription est réservée aux dermatologues hospitaliers », indique le spécialiste. Comme dans l’urticaire aiguë, les corticoïdes ne sont pas recommandés pour l’urticaire chronique.

Ces recommandations sont celles de la Société Française de Dermatologie et correspondent également aux recommandations européennes.

« Toute autre prise en charge médicale de l’urticaire n’a pas lieu d’être ! » insiste Dr Cottet, précisant de nouveau que l’urticaire chronique ne nécessite pas de régime alimentaire ni d’éviction d’aliments.

Pour les urticaires chroniques exacerbées par le stress, l’adoption d’outils de gestion du stress s’avère efficace pour limiter les crises : méditation, relaxation, sport, yoga, techniques de respiration, etc.

L’urticaire chronique ne nécessite jamais un bilan allergologique à la recherche d’éventuels allergènes.

Quand s’inquiéter d’une crise d’urticaire ?

La prise en charge de l’urticaire généralisée, dite « géante », est identique à celle de l’urticaire localisée, qu’elle soit aiguë ou chronique. Si elle est aiguë, tant que les symptômes cutanés ne sont pas accompagnés de troubles respiratoires, digestifs et/ou de malaise, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Cependant, si de tels symptômes surviennent, il est crucial de consulter un médecin en urgence.

Articles similaires

Notez cet article

Laissez un commentaire

MST Prévention

Retrouvez sur ce blog tous les informations indispensables à savoir sur les maladies sexuellement transmissibles et les conseils dont vous avez besoin pour mieux prendre soin de votre santé sexuelle. Pour toutes vos interrogations, veuillez nous contacter en nous laissant un message et nous vous répondrons rapidement.

Suivez-nous sur :

@2023 – Tous droits réservés. MST Prévention