Régulation de la température corporelle : quels mécanismes sont impliqués ?
Comme un thermostat biologique, la thermorégulation joue un rôle crucial pour garder notre température interne autour de 37°C. Ce processus complexe est orchestré par l’hypothalamus, une zone du cerveau qui reçoit et interprète les données de température fournies par les thermorécepteurs répartis dans la peau, les organes internes et la moelle épinière. Lorsque la température s’écarte des normes, l’hypothalamus réagit en déclenchant des mécanismes pour ajuster la température, comme la contraction musculaire pour produire de la chaleur, l’augmentation du métabolisme, ou encore la constriction des vaisseaux sanguins périphériques pour réduire les pertes de chaleur.
Quelles sont les raisons de la plus grande sensibilité au froid chez les femmes ?
Selon Benoît Dugué, directeur adjoint du laboratoire Mobilité, Vieillissement, Exercice à l’université de Poitiers, plusieurs éléments, incluant l’âge, la fatigue, les hormones, le métabolisme et la morphologie, contribuent à la différence de perception du froid entre les sexes. Des études en cryothérapie montrent que les femmes, souvent plus sujettes au froid, ont une température cutanée inférieure comparée à celle des hommes, ce qui sollicite davantage les thermorécepteurs cutanés.
Aspect physiologique
Les femmes possèdent généralement un ratio surface/masse plus élevé, ce qui signifie une perte de chaleur plus importante par unité de poids. « Une plus grande surface de peau par rapport à la masse corporelle représente plus de ‘portes de sortie’ pour la chaleur, accentuant ainsi la sensation de froid », explique le chercheur.
Aspect hormonal
Outre les différences physiologiques, les hormones jouent également un rôle significatif dans la perception du froid. « Le récepteur au froid TRPM8 est moins actif en présence de testostérone, ce qui signifie que les hommes sont généralement moins sensibles aux variations de température », indique Benoît Dugué. Chez les femmes, ce récepteur est plus réactif, augmentant leur sensibilité au froid. Des recherches menées par Dimitra Gkika à l’université de Lille confirment que la suppression de la testostérone chez des rongeurs les rend plus sensibles au froid, effet qui s’inverse lors du rétablissement de leur niveau de testostérone.
Aspect métabolique
Le métabolisme basal influence lui aussi la sensation de froid. Les hommes, ayant en moyenne plus de masse musculaire, produisent plus de chaleur. « Le muscle, grand consommateur d’énergie, fonctionne comme un chauffage interne », précise Benoît Dugué. À l’inverse, en vieillissant, la réduction de la masse musculaire rend les hommes plus vulnérables au froid. Les femmes, avec moins de muscle et plus de tissu adipeux, sont plus affectées par le froid, bien que la graisse isole, elle n’est pas thermogénique comme le muscle.
Pourquoi les extrémités des femmes sont-elles plus froides ?
Les hormones, notamment les œstrogènes, épaississent le sang, ce qui rend sa circulation vers les extrémités moins aisée. Une étude de l’université de l’Utah publiée dans The Lancet en 1998 révèle que la température des mains des femmes est en moyenne 1,6°C inférieure à celle des hommes.
La sensibilité accrue des femmes au froid ne s’explique pas uniquement par des facteurs biologiques. Boris Kingma, chercheur au Centre médical universitaire de Maastricht, souligne que les normes de climatisation intérieure, basées sur des modèles de confort des années 1960, utilisent des données métaboliques souvent surévaluées pour les femmes, ce qui contribue à leur inconfort thermique.
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