Définition : Qu’est-ce qu’une tendinopathie ? Quelles différences entre tendinopathie, tendinite et tendinose ?
Le concept de tendinopathie englobe toutes les affections des tendons. « La plupart des cas de tendinopathie comprennent une phase inflammatoire dénommée tendinite, détaille Nicolas Pinsault, kinésithérapeute. La tendinose, quant à elle, n’est pas une maladie proprement dite mais plutôt une conséquence de la tendinopathie où l’organisation des fibres tendineuses est perturbée. Cela est semblable à une cicatrice qui marque la peau. Certaines cicatrices guérissent mal et peuvent ressembler à des gonflements. Pour restaurer la fonctionnalité et la souplesse, il est nécessaire d’appliquer des contraintes mécaniques adaptées. Il en va de même pour les tendons : nous ajustons les propriétés mécaniques des tissus pour qu’ils retrouvent leurs capacités originales.»
Où peut se situer une tendinose ?
La tendinose peut se développer sur n’importe quel tendon du corps, mais elle est plus courante au niveau de l’épaule (coiffe des rotateurs), du coude (épicondylite latérale), de la hanche (syndrome du grand trochanter), du genou (tendon patellaire) et de la cheville (tendon d’Achille).
Signes d’une tendinose : comment la reconnaître ?
Contrairement à la tendinite, qui est une inflammation aiguë du tendon provoquant une douleur intense amplifiée par le mouvement et persistant même au repos, la tendinose se caractérise par une douleur accrue lors d’un effort ou à la pression, une raideur articulaire ou musculaire, ou encore une diminution de la force et une gêne lors de mouvements spécifiques comme lever le bras ou courir.
Par exemple, une tendinose de la coiffe des rotateurs peut se manifester par des douleurs en levant le bras, une gêne pendant la nuit et une faiblesse musculaire, tandis qu’une tendinose du moyen fessier peut provoquer une douleur sur le côté de la hanche lors de la marche, en montant des escaliers ou à la pression.
Causes d’une tendinopathie : Quelles sont-elles ?
Les tendinopathies sont principalement causées par un stress mécanique sur le tendon :
- sollicitation excessive : course à pied, tennis ;
- manque de récupération : reprise trop rapide après une blessure, absence de repos adéquat dans un programme d’entraînement ;
- activités professionnelles ou manuelles répétitives ;
- faiblesse des muscles stabilisateurs.
« Le tendon est une structure peu extensible (extensibilité inférieure à 6%) qui relie les muscles aux os. Bien que légèrement différent dans les membres supérieurs et inférieurs, il n’est pas conçu pour être élastique. Les tensions mécaniques qu’il subit peuvent causer des micro-lésions qui évoluent en macro-lésions (tendinoses) », explique Nicolas Pinsault.
En outre, des prédispositions génétiques affectant la structure du collagène, certaines maladies (comme le diabète) ou l’usage de certains médicaments, notamment les fluoroquinolones, peuvent aussi fragiliser les tendons.
Diagnostic de la tendinose : Comment procéder ?
Il est recommandé de consulter un médecin lorsque des douleurs tendineuses persistent. Le diagnostic de la tendinose repose essentiellement sur l’examen clinique et l’imagerie médicale. « On observe souvent un épaississement du tendon, une néovascularisation, une désorganisation des fibres tendineuses lors d’une tendinose », indique Nicolas Pinsault. Il ajoute : « Le tendon peut être comparé à une corde d’escalade composée de nombreux petits fils entrelacés. Durant la tendinose, certains de ces fils ne fonctionnent plus correctement, et quand une contrainte mécanique importante est appliquée, ce sont les fils adjacents qui en pâtissent, aggravant potentiellement le problème. C’est pourquoi il est crucial de s’assurer que le tendon cicatrise correctement et de le remodeler en fonction des contraintes nécessaires. Les besoins varient grandement entre un amateur et un athlète professionnel, d’où l’importance d’un suivi par un professionnel de santé.»
Traitement : Comment traiter une tendinose ?
Il fut un temps où le repos total était préconisé lors des phases inflammatoires. « Ce n’est plus le cas aujourd’hui, affirme le kinésithérapeute. On sait maintenant qu’il est préférable de continuer à pratiquer en adaptant son activité plutôt que de l’arrêter totalement, car l’arrêt favorise la formation d’un tissu cicatriciel et donc la tendinose.» Le repos intensifie également le risque de perte de force musculaire ainsi que de raideur, et favorise la chronicité.
La prise en charge de la tendinose repose principalement sur la kinésithérapie. « Certains types de mouvements, en particulier ceux imposant des charges progressives au tendon, permettent de remodeler ce dernier et d’éviter les récidives. Bien que souvent douloureux, ces exercices doivent être progressifs pour éviter que les patients abandonnent en cours de route. Mais, réalisés correctement, ils permettent généralement de retrouver un tendon pleinement fonctionnel. »
Comment prévenir les tendinopathies et le risque de tendinose ?
Pour prévenir ces affections, il est conseillé d’adopter une alimentation équilibrée et de bien s’hydrater. « D’un point de vue mécanique, avoir une condition physique adaptée aux contraintes que l’on impose à son corps est le principal moyen de prévention », précise le spécialiste. Il conclut : « Un traitement tardif ou inapproprié peut conduire à la phase de tendinose, donc ne tardez pas à consulter un professionnel de santé. »
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