La sécrétion d’endorphines, la baisse du cortisol et l’amélioration de l’estime de soi : l’exercice physique, et particulièrement la musculation, bénéficie autant à la santé physique qu’au bien-être psychologique. Découvrons l’impact positif de ces pratiques avec l’expertise de Meriem Salmi, psychologue spécialisée dans l’accompagnement des athlètes.
« Mens sana in corpore sano », proclame l’adage latin, signifiant un esprit sain dans un corps sain. Nos ancêtres comprenaient déjà, de manière empirique, que l’activité physique constitue un pilier central de la santé mentale. Depuis, de multiples recherches ont confirmé ses effets bénéfiques contre la dépression et l’anxiété.
En plus de ses effets physiologiques bénéfiques, l’exercice physique influence positivement notre psyché. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne qu’il « diminue le risque de troubles mentaux en agissant sur des facteurs psychologiques tels que l’augmentation de l’estime de soi, la sensation d’auto-efficacité et de maîtrise de soi. Il aide également à interrompre les pensées négatives liées au stress, à la dépression et à l’anxiété. » Ces observations sont corroborées par la Haute autorité de santé (HAS), qui affirme que « l’exercice régulier présente un effet protecteur face au stress, à l’anxiété et aux symptômes dépressifs à tous les âges. »
Selon le Professeur Éric Griez, psychiatre et auteur de La marche-thérapie, le sport :
- modère la réponse hormonale au stress ;
- offre des propriétés anti-inflammatoires ;
- a des effets similaires à ceux des antidépresseurs ;
- et stimule la neurogénèse ainsi que la plasticité du cerveau.
« Plusieurs données suggèrent une correspondance entre les effets pharmacologiques des antidépresseurs et certains changements chimiques dans le cerveau induits par l’exercice physique », confirme-t-il.
Exercice physique : comment la musculation réduit-elle stress, anxiété et dépression ?
En 2018, le chercheur Brett R Gordon et son équipe ont synthétisé plusieurs études cliniques examinant les effets de la musculation sur les symptômes dépressifs. Ils ont découvert que « l’entraînement en résistance diminue significativement les symptômes dépressifs chez les adultes, indépendamment de leur état de santé, du volume d’exercice prescrit ou des gains de force observés. »
Dans un article, le journal Libération mentionne le cas de Lucas, qui après une rupture amoureuse et des conditions de travail pénibles, a plongé dans l’alcool. Se rendre à la salle de sport l’a aidé à surmonter cette période. « Aujourd’hui, je me sens en paix, » témoigne-t-il.
Elle améliore l’humeur
L’exercice en résistance stimule la production d’endorphines, de dopamine et de sérotonine, des neurotransmetteurs associés au bien-être.
Elle aide à réguler le cortisol
La musculation contribue à réguler les hormones du stress, telles que le cortisol. Une étude publiée en 2018 dans JAMA Psychiatry, une revue médicale de l’American Medical Association, a démontré que l’entraînement en résistance réduit significativement les symptômes d’anxiété.
De nombreuses recherches scientifiques démontrent que la pratique régulière d’une activité physique apporte des bénéfices pour la santé mentale. Meriem Salmi, psychologue.
Elle ajoute : « Dans la musculation, il est nécessaire de surmonter les défis inhérents à la pratique – le manque de plaisir initial, la douleur – et c’est en les surmontant que l’on renforce sa santé mentale. » Elle poursuit : « Cette discipline exige aussi de maintenir un mode de vie sain : un sommeil de qualité, une alimentation équilibrée, une constance dans l’effort. Or, en période de dépression, l’envie de prendre soin de soi peut manquer. La musculation vous incite à vous occuper de vous. »
Elle renforce l’estime de soi
Enfin, au-delà des effets sur l’activité cérébrale – sécrétion de catécholamines, de neurotransmetteurs et d’hormones – la musculation contribue à améliorer l’estime de soi et la confiance en soi. « Peu importe votre taille ou votre poids, cette pratique est accessible à tous les profils physiques, explique la psychologue. On est exposé au regard des autres. Certains viennent vous aider lors des exercices, comme le développé couché, créant un véritable esprit de partage. Être entouré de personnes cherchant à progresser est motivant et crée une émulation bénéfique pour la santé mentale. »
Santé mentale : quel sport choisir pour combattre le stress, l’anxiété et la dépression ?
Soulever des poids n’est pas l’unique moyen de se sentir mieux mentalement. « Le plus important, c’est de bouger ! », affirme le Pr Éric Griez. En effet : il suffit de s’activer régulièrement ! « L’exercice doit être régulier, ajoute Meriem Salmi. C’est cette régularité qui apporte des résultats. Vous allez éprouver du plaisir car votre corps fonctionnera mieux. L’essentiel est de trouver l’activité qui vous convient : que ce soit la marche, la course à pied, la natation ou la danse. Commencez doucement et évitez de vous fixer des objectifs irréalisables, au risque de provoquer l’effet inverse. Vous pourriez vous stresser et votre corps sécrèterait alors du cortisol, l’hormone du stress. »
Elle conclut : « On s’adonne à une activité physique parce que c’est bénéfique pour la santé. Mais il faut choisir en fonction de qui on est et de ce qu’on aime. Inutile de vous forcer à aller nager si vous n’appréciez pas la piscine ! Trouvez l’activité qui vous plaît et vous fait du bien ! »
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