Introduction à la thérapie miroir
Longtemps sous-estimées, les douleurs neuropathiques demeurent un mystère dans bien des aspects de leur mécanisme, mais elles représentent une véritable épreuve pour ceux qui les endurent. Dans le cadre du traitement de ces douleurs, une méthode rééducative innovante gagne du terrain dans les hôpitaux et centres spécialisés : il s’agit de la thérapie miroir.
Selon les informations de l’Inserm, environ 7 % des habitants en France sont affectés par des douleurs neuropathiques. « Ces douleurs peuvent être déclenchées par diverses pathologies ou par des atteintes au système nerveux », explique la Professeure Nadine Attal, neurologue au Centre d’évaluation et de traitement de la douleur de l’hôpital Ambroise-Paré à Boulogne-Billancourt.
Diverses situations telles que l’amputation d’un membre, des interventions chirurgicales, des accidents ou des chocs peuvent provoquer ces douleurs. « Elles peuvent également apparaître après certaines maladies comme le zona ou la sclérose en plaques », ajoute-t-elle. Malheureusement, le traitement médicamenteux de ces douleurs neuropathiques reste à ce jour assez aléatoire en termes d’efficacité, poussant ainsi les professionnels de santé à se tourner vers des solutions non médicamenteuses, comme la thérapie miroir.
Qu’est-ce que la thérapie miroir ?
La thérapie miroir, mise au point dans les années 1990 par le neuroscientifique américano-indien Vilayanur Ramachandran, consiste à placer un miroir entre les deux bras ou les deux jambes du patient pour projeter l’image du membre en bonne santé à la place de celui atteint. L’objectif est de tromper le cerveau en créant l’illusion d’un membre intact capable de bouger, en demandant au patient d’effectuer divers mouvements.
À qui est destinée la thérapie miroir ?
« La thérapie miroir est particulièrement utilisée pour traiter les douleurs fantômes ou les paralysies dues à des traumatismes du plexus brachial, souvent causées par un accident de moto », précise la Professeure Nadine Attal.
Le plexus brachial est un réseau de nerfs qui s’étend de l’épaule jusqu’aux doigts. La thérapie s’adresse à des profils variés, bien que les individus ayant une bonne capacité à visualiser leur membre et leurs mouvements tendent à y répondre plus favorablement. « Cela dépend en grande partie des capacités de concentration de la personne », complète Matthieu Guémann, président de la Société française de physiothérapie, mentionnant également que les exercices peuvent être particulièrement épuisants, surtout pour les enfants ou les seniors.
La thérapie miroir et la réalité virtuelle
Une variante moderne de la thérapie miroir utilise la réalité virtuelle pour améliorer l’expérience en minimisant les douleurs neuropathiques en restituant une image complète du membre. Matthieu Guémann souligne d’autres avantages : contrairement à la thérapie miroir traditionnelle qui requiert la symétrie des membres, la réalité virtuelle permet d’éviter les problèmes d’illusion dus aux différences comme les tatouages ou les bijoux. De plus, cette méthode informatisée permet de reproduire les mouvements du membre sain de manière inverse, offrant une variété d’exercices au patient.
Comment se déroule une séance de thérapie miroir ?
« Les séances durent généralement entre 15 et 20 minutes », indique Matthieu Guémann.
« Il s’agit principalement d’exercices moteurs, pratiqués cinq fois par semaine dans un environnement calme et sans distractions. Le traitement s’étend généralement sur un à deux mois », explique-t-il.
Mais « de plus en plus souvent, le protocole inclut une séance avec le thérapeute suivie, si possible, par des séances que le patient peut effectuer seul chez lui », ajoute-t-il.
Thérapie miroir : quels sont les bénéfices et les résultats attendus ?
De nombreuses études et pratiques montrent un effet bénéfique de la thérapie miroir dans le traitement des douleurs neuropathiques. Toutefois, « les études sont souvent limitées par le nombre restreint de participants ou par la divergence des protocoles », tempère la Professeure Attal. Bien que les résultats soient prometteurs, il est difficile d’évaluer précisément leur ampleur.
Où peut-on suivre une thérapie miroir ?
En France, elle est disponible dans plusieurs centres de rééducation et est pratiquée par des kinésithérapeutes ou des ergothérapeutes. L’intérêt pour cette thérapie s’accroît dans les services hospitaliers grâce aux nouvelles technologies, comme l’indique Matthieu Guémann. Il cite notamment l’exemple du système IVS3, développé par la start-up française Dessintey en 2018, qui permet de réaliser une thérapie miroir sans miroir. Actuellement, près de 200 centres sont équipés de ce dispositif.
La thérapie miroir est-elle remboursée ?
« En tant qu’acte de rééducation, elle est prise en charge lors d’un séjour hospitalier », précise Matthieu Guémann. En libéral, l’ordonnance doit spécifier la pathologie et le thérapeute décide de l’usage de la thérapie miroir ainsi que du nombre de séances nécessaires pour traiter les douleurs neuropathiques.
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