Découvrez comment le stress influence les frissons !

Face à un événement stressant, tel qu’un danger ou une menace, l’amygdale, située dans le lobe temporal du cerveau et responsable de l’évaluation des émotions, détecte et envoie cette information à l’hypothalamus. Ce dernier, véritable chef d’orchestre des fonctions autonomes, connecté directement au système nerveux autonome, déclenche la réaction de ‘combat ou fuite’ via le système nerveux sympathique, explique la neurologue Donia Mahjoub.

L’activation du système nerveux sympathique entraîne la libération de l’adrénaline et de la noradrénaline. Ces neurotransmetteurs stimulent les organes vitaux (cœur, poumons, estomac) et engendrent divers symptômes physiques : augmentation du rythme cardiaque, respiration rapide, sensation de manque d’air, augmentation de la pression artérielle, transpiration, contraction musculaire, frissons, tremblements et troubles digestifs.

Il y a principalement deux catégories de frissons : ceux causés par un stimulus physique comme le froid, et ceux résultant d’un stimulus émotionnel, par exemple le stress ou le plaisir.

Nous avons tous déjà ressenti des frissons en écoutant une musique, en regardant un film ou en entendant une histoire touchante. Les frissons émotionnels et physiques sont régis par des mécanismes physiologiques différents.

Les frissons de froid s’expliquent par leur rôle dans la régulation de la température corporelle, tandis que les frissons émotionnels sont principalement liés à la libération d’hormones et de neurotransmetteurs. « Les frissons de stress résultent de l’activation du système sympathique et de la libération d’adrénaline et de noradrénaline par les glandes surrénales », précise la neurologue. C’est une réaction primitive initiée par l’amygdale, également connue sous le nom de cerveau reptilien.

Le frisson de stress résulte d’une contraction du muscle sous-cutané à la base des follicules pileux, ce qui fait se dresser les poils et donne la chair de poule.

Le frisson de plaisir ou de soulagement est, quant à lui, provoqué par la libération de dopamine, un neurotransmetteur surnommé la « molécule du plaisir », ayant un effet similaire sur la peau.

La tétanie désigne en médecine une contraction involontaire de certains muscles. La crise de spasmophilie, associée à un syndrome d’hyperventilation, se manifeste par une hyper-excitabilité musculaire due à une respiration rapide et profonde. C’est une manifestation aiguë de l’attaque de panique, touchant souvent les personnes avec des troubles anxieux. Bien que ses manifestations soient impressionnantes (palpitations, tremblements, sensation d’étouffement, nausées, vertiges, frissons), elle n’est pas dangereuse.

Pour calmer rapidement une crise, la respiration par cohérence cardiaque est très efficace. Elle consiste à inspirer profondément par le nez en comptant jusqu’à 4, retenir son souffle pendant 4 secondes, puis expirer lentement par la bouche tout en relâchant les tensions du diaphragme durant 4 à 6 secondes.

« Toutes les techniques de gestion du stress, comme la relaxation, la méditation de pleine conscience, les exercices de visualisation ou le sport (taï-chi, yoga), sont d’excellents moyens de réduire le stress et de prévenir les crises de panique », ajoute Dre Mahjoub.

Les personnes sujettes aux troubles anxieux, qui ont souvent des tremblements exacerbés, peuvent bénéficier d’une psychothérapie, telle que la thérapie comportementale et cognitive (TCC), qui aide à modifier les schémas de pensée anxiogènes.

Améliorer son hygiène de vie en rééquilibrant son alimentation, en améliorant son sommeil, et en limitant la consommation d’alcool, de café et de tabac est également crucial pour diminuer le stress et ses effets physiques.

Bien que le stress ne soit pas à lui seul responsable de maladies, il est reconnu comme un facteur de risque de nombreuses pathologies.

Le stress peut également exacerber les troubles du système digestif, comme le syndrome de l’intestin irritable, les ulcères gastriques et le reflux gastro-œsophagien.

De nombreux troubles cutanés tels que l’eczéma, le psoriasis ou l’acné sont aussi directement influencés par le stress.

« En outre, de nombreux troubles fonctionnels dont les causes sont souvent inconnues, seraient largement liés au stress : céphalées de tension, dermatites, colopathies fonctionnelles, acouphènes », ajoute le psychiatre en charge de la consultation spécialisée sur le stress et l’anxiété au CHU de Lille.