Découvrez les méthodes efficaces pour traiter les tics nerveux chez les adultes !

Des personnalités comme David Beckham, atteint du syndrome de la Tourette, ou Vincent Lindon, qui a des tics affectifs, en discutent ouvertement sans y voir un handicap.

Les manifestations peuvent varier d’une personne à l’autre et évoluent avec le temps. Apparaissant généralement autour de 6 ans, les tics tendent souvent à disparaître à l’adolescence. Cependant, pour un quart à un tiers des individus, ils persistent à l’âge adulte. Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT), identifié par le médecin français au XIXe siècle, est l’une des formes les plus sévères. « Ce syndrome se manifeste par la présence d’au moins deux tics moteurs et un tic vocal durant plus d’un an », précise le neurologue, ajoutant que bien que les formes avec comportements étranges et jurons en série soient très rares, elles existent.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’anxiété n’est pas un facteur déclenchant.

« Il s’agit d’une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux, bien que les causes exactes restent encore floues », admet le Pr Hartmann. « Parmi les facteurs environnementaux, on considère des complications durant la grossesse, à la naissance, ou des infections précoces qui peuvent influencer la maturation cérébrale ».

« Les thérapies cognitives et comportementales (TCC) représentent le premier traitement recommandé, précise le spécialiste. Ces thérapies enseignent au patient à contrôler ses tics sur des durées de plus en plus longues, en passant de tâches simples à des tâches doubles, lors de séances minutées qui incluent également des exercices de respiration ». Bien que cette approche, dont l’efficacité a été prouvée, produise d’excellents résultats, les séances sont « difficiles, éprouvantes et nécessitent une pratique quotidienne à la maison ». Cependant, en persévérant, les effets deviennent apparents en 3 à 6 mois et sont pérennes. Le problème est que ces séances (comptez environ 600 € pour un traitement complet) ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale, contrairement aux autres traitements.

« Les injections de toxine botulique (Botox) peuvent être envisagées chez l’adulte pour les tics du cou, de la nuque ou des cordes vocales, y compris les tics vocaux sévères », explique le Pr Hartmann. « Les injections doivent être renouvelées tous les 3 ou 4 mois, parfois sur plusieurs années. Parfois, le tic peut disparaître après un ou deux ans ».

« Si un enfant est harcelé à l’école, qu’un adolescent quitte l’école ou qu’un adulte risque de perdre son emploi, il est alors nécessaire de considérer les médicaments, qui agissent en quelques semaines », indique le Pr Hartmann. « Si la situation est moins urgente, les TCC sont privilégiées.

Il s’agit principalement de neuroleptiques, notamment l’aripiprazole, un antipsychotique utilisé à très faibles doses. Les dosages ne sont pas les mêmes que pour les psychoses ou les troubles bipolaires ». Ce médicament est utilisé hors AMM (Autorisation de mise sur le marché), ce qui signifie qu’il peut être prescrit, mais pas pour l’indication principale pour laquelle il a été développé. « Il n’existe pas encore de traitement spécifique pour les tics », précise le spécialiste. Plusieurs essais cliniques sont en cours. Cela représente un véritable espoir, car si les médicaments sont souvent bien tolérés, certains patients ne les supportent pas. Et lorsqu’on arrête de les prendre, les tics reviennent ».

« Pour les personnes gravement atteintes, on peut parfois proposer une stimulation cérébrale profonde », explique le Pr Hartmann. « Grâce à l’implantation d’électrodes dans le cerveau, au niveau des zones présumées dysfonctionnelles, on inhibe légèrement la fonction de ces structures probablement hyperactives dans les tics. C’est une approche encore quelque peu empirique, mais elle s’avère efficace ».