Découvrez les mystères de la névrose phobique : causes et traitements !

par adm

                Qu'est-ce qu'une névrose phobique ?

La névrose phobique est l’une des trois formes majeures de névrose et elle se manifeste par une peur incontrôlable vis-à-vis d’un objet ou d’une situation spécifique. Samuel Mergui, psychologue clinicien et fondateur de la chaîne Psychorama, nous éclaire sur ce sujet.

Autrefois couramment utilisé en psychiatrie, le terme de névrose phobique est aujourd’hui remplacé dans les classifications nosographiques par l’appellation « trouble anxieux ». Le DSM-5, qui est la cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux publié par l’Association américaine de psychiatrie, inclut cette catégorie qui englobe quatre troubles principaux :

  • la phobie spécifique ;
  • le trouble d’anxiété sociale (anciennement phobie sociale) ;
  • le trouble anxieux généralisé ;
  • et le trouble panique.

En France, les phobies sont le trouble anxieux le plus commun chez l’adulte, touchant 11,6 % de la population selon l’étude épidémiologique ESEMeD/MHEDEA.

La névrose phobique se traduit par une peur excessive et irrationnelle face à un objet ou une situation précise, comme la peur des abeilles (apiphobie), la peur de l’eau (aquaphobie) ou la peur des fantômes (phasmophobie). Bien que le patient reconnaisse l’irrationalité de sa peur, il se trouve dans l’incapacité de la surmonter.

Phobique, obsessionnel, hystérique : quels sont les trois différents types de névrose ?

Sigmund Freud distingue trois structures principales de l’appareil psychique : la psychose, la névrose et la perversion.

« Freud considère que les individus possèdent des structures prédéfinies semblables à des cristaux», explique Samuel Mergui. 

Il ajoute : « Lorsqu’un cristal se brise, il se fragmente selon des lignes de clivage prédéfinies. De même, nous naissons avec une structure prédéfinie qui, confrontée à des événements traumatisants, peut conduire au développement de symptômes spécifiques à cette structure. »

Traditionnellement, trois grandes névroses sont identifiées : la névrose hystérique, la névrose obsessionnelle et la névrose phobique. Freud différencie les névroses actuelles, comme la névrose d’angoisse, la neurasthénie et l’hypocondrie, des névroses de transfert qui incluent les trois types précédemment mentionnés.

Dans le cas des névroses de transfert, selon Freud :

  • le trouble trouve son origine dans l’enfance ;
  • le refoulement des désirs sexuels est à l’origine du trouble ;
  • le symptôme a un sens qui peut être décodé à travers la parole durant le transfert ;
  • la cure analytique peut permettre la résolution du symptôme.

Quels sont les symptômes d’une névrose phobique ?

Les phobies peuvent être classées en trois catégories principales : la phobie sociale (ou anxiété sociale), les phobies spécifiques et l’agoraphobie. Ces peurs irrationnelles se manifestent par des symptômes physiques lors de la confrontation (ou même simplement à l’évocation) de l’objet ou de la situation redoutée :

  • augmentation du rythme cardiaque ;
  • transpiration abondante ;
  • sécheresse de la bouche ;
  • troubles de la tension artérielle ;
  • tremblements ;
  • nausées ou douleurs abdominales pouvant mener à des vomissements ou à des diarrhées sévères.
  • sensation de mal-être général.

Les personnes affectées développent également des stratégies d’évitement pour ne pas avoir à affronter l’objet de leur phobie. Par exemple, une personne souffrant d’apiphobie évitera de manger à l’extérieur pendant l’été. Le diagnostic de névrose phobique est établi lorsque les symptômes anxieux, les comportements d’évitement et la détresse qui affectent le fonctionnement général du patient persistent pendant au moins six mois.

Quels sont les différentes sortes de phobies spécifiques ?

La peur des araignées (arachnophobie), des animaux (zoophobie), de l’eau (aquaphobie), des souris (musophobie), des espaces confinés (claustrophobie), du sang (hématophobie), des clowns (coulrophobie) ou même des fruits (carpophobie) : les phobies peuvent cibler une multitude d’objets.

Quelles sont les causes de la phobie ?

Les origines d’une phobie sont multiples : elles peuvent découler d’un événement traumatisant vécu directement, comme une grave réaction allergique après une piqûre d’abeille, ou être acquises par imitation. Elles peuvent également être héritées d’un parent. « On observe souvent une concentration de certains types de phobies au sein d’une même famille, affirme le Dr Jérôme Palazzolo, psychiatre et auteur du Guide de poche des TCC. Par exemple, si vous êtes atteint d’une phobie liée aux animaux, il est probable que vos enfants développent une phobie similaire. L’environnement familial joue ainsi un rôle prépondérant : oui, une phobie peut aussi s’apprendre ! »

Conflit intrapsychique, mécanisme de défense névrotique et déplacement

Dans la perspective psychanalytique, le symptôme phobique névrotique correspond à un déplacement de l’angoisse liée au conflit œdipien. « Le patient est confronté à une angoisse extrêmement menaçante et, pour y échapper, le psychisme va la déplacer vers un objet facile à identifier, explique Samuel Mergui. Par exemple, un individu ayant une mère très autoritaire et un rapport aux interdits très lourd pourrait développer une peur des araignées. Le fait de transférer son angoisse sur un objet spécifique – ici les araignées – signifie qu’il n’est plus menacé par elle tant qu’il n’est pas confronté à cet objet phobique. »

Psychothérapie, psychanalyse : quel est le traitement ?

Le traitement de la névrose phobique repose essentiellement sur la psychothérapie, accompagnée si nécessaire de médicaments tels que les antidépresseurs sérotoninergiques. Des recherches ont démontré qu’en général, les troubles anxieux – et les phobies en particulier – sont associés à une chute du taux de sérotonine, un neurotransmetteur qui joue un rôle crucial dans le contrôle de plusieurs fonctions cognitives.

Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) sont aujourd’hui reconnues pour leur efficacité dans le traitement des phobies. L’objectif est de confronter progressivement le patient à l’objet de sa phobie tout en lui fournissant des outils pour gérer sa peur : cohérence cardiaque, respiration en carré. La thérapie EMDR peut aussi être particulièrement bénéfique dans les cas de phobie accompagnée d’une anxiété intense…

Enfin, une cure analytique peut également être envisagée.

Articles similaires

Notez cet article

Laissez un commentaire

MST Prévention

Retrouvez sur ce blog tous les informations indispensables à savoir sur les maladies sexuellement transmissibles et les conseils dont vous avez besoin pour mieux prendre soin de votre santé sexuelle. Pour toutes vos interrogations, veuillez nous contacter en nous laissant un message et nous vous répondrons rapidement.

Suivez-nous sur :

@2023 – Tous droits réservés. MST Prévention