Définition : qu’est-ce qu’une crise d’épilepsie ou crise épileptique ?
L’épilepsie est un trouble neurologique caractérisé par la survenue de crises épileptiques. Celles-ci sont le résultat d’une activité anormale et excessive de certains neurones dans le cerveau, provoquant des décharges électriques inattendues. Ces décharges sont responsables des manifestations cliniques observées durant les crises, explique l’Association Épilepsie France.
Il est important de noter que la présence d’une crise épileptique isolée ne signifie pas nécessairement qu’une personne est épileptique. Pour parler d’épilepsie, il faut que les crises soient récurrentes, survenant avec une certaine fréquence et durée au cours de la vie de l’individu, ajoute l’Association.
Les crises peuvent durer de quelques secondes à plusieurs minutes, et pendant ce temps, on observe un dysfonctionnement de l’activité électrique du cerveau. Selon la zone du cerveau affectée, les manifestations de la crise peuvent varier considérablement.
Il existe deux principaux types d’épilepsie :
- Les épilepsies généralisées, où le dysfonctionnement est réparti dans tout le cerveau;
- Les épilepsies partielles, où le dysfonctionnement est limité à une région spécifique du cerveau. Ces dernières représentent au moins 60 % des cas.
Causes : qu’est-ce qui provoque une crise d’épilepsie chez l’enfant ?
Les causes des épilepsies varient et peuvent être classées en trois catégories principales :
- Les épilepsies symptomatiques, associées à des lésions cérébrales telles que des malformations congénitales, des encéphalites, des conséquences de traumatismes à la naissance, des traumatismes crâniens, des accidents vasculaires cérébraux, des tumeurs, ou des maladies neurologiques évolutives.
- Les épilepsies cryptogéniques, où une cause est suspectée mais non confirmée par les outils diagnostiques actuels. Leur nombre diminue grâce aux avancées des techniques d’exploration, explique la Fondation pour la Recherche sur l’Épilepsie (FFRE).
- Les épilepsies idiopathiques, souvent sans lésions cérébrales visibles et ayant un caractère génétique. Il est important de noter que la prédisposition génétique ne signifie pas que l’épilepsie est une maladie héréditaire simple et directement transmissible, prévient la FFRE.
À savoir : les enfants et les adolescents sont particulièrement susceptibles de développer des épilepsies d’origine inconnue ou génétique.
Comment reconnaître les symptômes d’une crise d’épilepsie chez l’enfant ?
Les symptômes d’une crise d’épilepsie chez l’enfant peuvent varier grandement selon l’origine de la décharge électrique dans le cerveau.
Les crises d’épilepsie généralisées
La forme la plus connue est la crise convulsive (tonicoclonique), qui se manifeste par :
- Une perte de connaissance;
- Une chute;
- Des mouvements convulsifs.
Cependant, certaines crises peuvent être très discrètes et se manifester uniquement par des absences, caractérisées par une brève perte de contact et un regard fixe. Ces crises affectent principalement les enfants et adolescents, qui ne conservent aucun souvenir de l’événement, souligne la FFRE.
Les crises d’épilepsie partielles
Ces crises peuvent débuter par une sensation étrange ou une impression de déjà-vu. Elles peuvent également se manifester par :
- Des troubles moteurs;
- Des troubles sensoriels;
- Des troubles de la mémoire.
Le diagnostic repose sur l’interrogatoire du patient et/ou de son entourage. En cas de doute, un électroencéphalogramme (EEG) peut être nécessaire. La recherche de la cause des épilepsies peut nécessiter un scanner, une IRM ou d’autres techniques neuroradiologiques.
Peut-on prévenir une crise d’épilepsie chez l’enfant ?
Malheureusement, il n’existe pas de signes précurseurs fiables permettant de prédire une crise d’épilepsie, d’où l’importance d’un traitement continu. Dans de rares cas, certaines personnes peuvent ressentir une mini-crise quelques instants avant une crise majeure. Si cette alerte précoce survient plus de 10 minutes avant la crise, un médicament à action rapide peut être utilisé, bien que cela ne concerne qu’une minorité de cas.
Le traitement d’une épilepsie est principalement symptomatique
Le but du traitement est de prévenir les crises. Avec une douzaine d’antiépileptiques disponibles et une bonne hygiène de vie, il est possible de vivre sans crises. Actuellement, environ 70 % des patients répondent bien aux antiépileptiques. Ces médicaments ne doivent pas nécessairement être pris à vie, car certaines épilepsies peuvent disparaître avec le temps. Cependant, certains patients peuvent ne pas répondre aux traitements, indique la FFRE.
La décision de commencer un traitement antiépileptique doit être prise après une consultation avec un spécialiste (neurologue, neuropédiatre ou médecin formé en épileptologie) et après une consultation d’annonce du diagnostic, précise la Haute Autorité de Santé (HAS).
Crises d’épilepsie : quelles conséquences sur mon enfant ?
Il est rare que les crises d’épilepsie aient des conséquences directes sur le développement de l’enfant. À court terme, même les crises prolongées n’engendrent pas de lésions ou de dysfonctionnements cérébraux, et à moyen terme, le pronostic cognitif est plus lié à la cause de l’épilepsie qu’à la fréquence des crises, répond la HAS.
Enfant épileptique : quelles activités sont possibles ? Quels sont les risques ?
Il peut être difficile d’évaluer quelles activités physiques sont adaptées pour un enfant épileptique en raison de la crainte de provoquer des crises.
Mon enfant épileptique peut-il aller au cinéma ou jouer à des jeux vidéo ?
Oui, dans la plupart des cas, les crises ne sont pas déclenchées par l’utilisation d’ordinateurs, de cinémas, de télévisions ou de jeux vidéo. Ces activités sont donc généralement autorisées. Les facteurs qui peuvent favoriser les crises incluent la fatigue, le manque de sommeil et le stress.
Seules les épilepsies photosensibles (déclenchées par des stimulations lumineuses intermittentes) peuvent nécessiter une limitation de l’exposition à certaines lumières ou à des jeux vidéo. Il est également conseillé de maintenir une distance raisonnable par rapport à l’écran de télévision.
Mon enfant épileptique peut-il faire du sport ?
Contrairement à une croyance répandue, le sport n’est pas contre-indiqué pour les enfants épileptiques. Il est même recommandé car il peut réduire la fréquence et la sévérité des crises. « Les conseils de prévention incluent une alimentation équilibrée, un bon sommeil et une activité physique régulière », rappelle la Ligue française contre l’épilepsie (LFCE).
Il est néanmoins important de prendre en compte le niveau de contrôle des crises par le traitement et la nature des crises pour choisir l’activité la plus adaptée, indique la LFCE. En 2016, un groupe de travail de la Ligue Internationale Contre l’Épilepsie (ILAE) a classé les sports en trois catégories de risque en fonction des conséquences potentielles d’une crise. Ces informations sont disponibles sur le site de la LFCE.
Que faire en cas de crise d’épilepsie chez un enfant ?
En cas de crise d’épilepsie convulsive chez un enfant, il est crucial de :
- Éloigner tout objet dangereux;
- Ne pas essayer de retenir physiquement l’enfant, cela pourrait le blesser;
- Ne jamais placer d’objet dans sa bouche, car cela pourrait provoquer des fractures de la mâchoire ou d’autres accidents. Contrairement à une idée reçue, un enfant en crise d’épilepsie ne risque pas d’avaler sa langue, mais il peut se mordre la langue.
Après la convulsion, il est important de placer l’enfant en position latérale de sécurité pour libérer ses voies respiratoires et éviter l’accumulation de salive dans sa bouche, ce qui pourrait provoquer une inhalation.
Crise d’épilepsie : dans quels cas appeler les urgences ?
Si la convulsion dure plus de 5 minutes, il est essentiel d’appeler immédiatement les secours car la situation peut nécessiter un traitement d’urgence, car cela peut indiquer un état de mal épileptique.
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