Détartrage Dentaire : Quand le Faire, Pourquoi et Comment ? Découvrez Tout!

Le nettoyage du tartre aide à prévenir les caries et les maladies parodontales en éliminant les accumulations de tartre, et favorise ainsi une hygiène buccale optimale. Voici les détails importants sur cette intervention.

Le tartre est une accumulation naturelle sur les dents et les gencives. Il se compose principalement de phosphate de calcium, aussi connu sous le nom de plaque dentaire, qui se forme suite à une réaction chimique avec la salive.

« Le tartre n’est pas pathogène en lui-même. Il est normal d’en accumuler », continue le spécialiste. Cependant, ce tartre agit comme un aimant pour les bactéries, ce qui augmente ensuite les risques de caries et de maladies parodontales, telles que le déchaussement des dents. Si le tartre s’infiltre sous la gencive, il peut provoquer une agression bactérienne, entraînant un risque de gingivite (inflammation réversible de la gencive) ou de parodontite (perte osseuse autour de la dent). D’où l’importance d’un bon détartrage dentaire.

Il existe deux types de détartrage :

• Le détartrage préventif, recommandé annuellement chez le dentiste, qui ne nécessite pas d’anesthésie ;
• Le détartrage sous-gingival, ou surfaçage radiculaire, destiné aux patients atteints de parodontite et réalisé sous anesthésie locale.

La quantité de tartre varie significativement d’une personne à l’autre, influencée principalement par la quantité de salive produite. Les patients sous médicaments tels que les antidépresseurs ou les anxiolytiques produisent moins de salive, ce qui peut causer des problèmes bucco-dentaires.

L’eau consommée joue également un rôle. Ainsi, les eaux riches en calcium sont propices à la formation de tartre.

Enfin, l’accumulation de tartre peut aussi être simplement due à un brossage insuffisant : « la plaque dentaire se reforme très rapidement après le brossage. D’où l’importance de se brosser les dents au moins deux fois par jour. Le brossage du soir est crucial car le tartre se forme principalement pendant la nuit. Durant la journée, les mouvements de la langue et les fluides buccaux aident à limiter ce phénomène », précise Dr Lauverjat.

Pour éliminer le tartre, le dentiste utilise généralement des ultrasons. Durant le traitement, la bouche est constamment irriguée pour prévenir tout échauffement.

Des instruments appelés inserts émettent des vibrations qui détachent les dépôts de tartre. « On peut ajuster l’intensité de ces vibrations et utiliser des inserts de différentes tailles pour passer entre les dents », ajoute le spécialiste.

« L’intervention est sans douleur. La plupart du temps, aucune anesthésie n’est nécessaire. C’est seulement en cas de rétraction des gencives qu’une anesthésie locale peut être proposée », assure le professionnel.

Pour compléter l’action des ultrasons, le dentiste peut également utiliser des curettes pour atteindre manuellement les zones difficiles d’accès.

Pour finir, le dentiste effectue un polissage des dents avec une pâte spéciale ou une poudre projetée sous pression. « Ce polissage évite les rayures microscopiques et laisse une surface dentaire lisse et propre, ce qui rendra l’adhésion du tartre moins facile à l’avenir ». Un autre avantage du polissage est le léger blanchiment des dents.

Pour un surfaçage radiculaire, ce nettoyage sous-gingival nécessaire en cas de parodontite, une anesthésie locale est indispensable. Le dentiste utilise des inserts plus fins pour atteindre plus profondément sous la gencive. L’intervention peut nécessiter entre une et six séances, selon la gravité des lésions.

Pour une personne en bonne santé et sans facteurs de risque spécifiques, les antibiotiques ne sont pas recommandés lors d’un simple détartrage ou d’un surfaçage radiculaire.

Cependant, les personnes à haut risque devraient prendre une dose unique d’antibiotique (généralement de l’amoxicilline) une heure avant le traitement. Chez ces patients, une libération de bactéries dans le flux sanguin pourrait atteindre les valves cardiaques, risquant une endocardite infectieuse, une complication rare mais sérieuse.

Les personnes considérées à haut risque incluent :

• Les patients ayant des antécédents d’endocardite ;
• Les porteurs de prothèse valvulaire (les stents et les pacemakers ne sont pas concernés) ;
• Les patients atteints de certaines malformations cardiaques congénitales ;
• Les personnes immunodéprimées (patients sous traitement anti-rejet après une transplantation, infectés par le VIH, atteints de leucémie, sous chimiothérapie…).

Un détartrage très doux, sans l’utilisation des ultrasons, peut être effectué dès l’âge de trois à quatre ans chez les enfants prédisposés aux caries.

Selon le Dr Lauverjat, aucun dentifrice n’est plus efficace qu’un autre contre la formation de la plaque dentaire.

Il recommande cependant l’utilisation d’une brosse à dents souple, dont les poils flexibles atteignent tous les recoins sans causer de douleur. « Pour un brossage efficace, il est essentiel que les poils soient inclinés à 45° par rapport à la dent et non à l’horizontale. Il faut effectuer des mouvements rotatifs, sans négliger la face interne des dents », précise-t-il.

Les brossettes interdentaires sont également utiles pour éliminer le tartre entre les dents. « Il y a peu de risque de se blesser, mais il est préférable d’apprendre auprès de son dentiste comment les utiliser correctement pour éviter de provoquer des micro-abrasions, des petites lésions qui pourraient faciliter l’entrée des bactéries », souligne Dr Lauverjat. Il en va de même pour le fil dentaire, qui, mal utilisé, peut occasionner des coupures de la gencive.

Certaines personnes tentent de se détartrer elles-mêmes les dents à l’aide de vinaigre ou de bicarbonate de soude. Selon le Dr Lauverjat, bien que ces méthodes puissent sembler efficaces, elles comportent un risque de brûlure chimique. Il est donc préférable de laisser ce soin aux professionnels, d’autant plus que ce type de traitement est pris en charge par la Sécurité sociale.