Définition de l’érysipèle
L’érysipèle est une infection bactérienne de la peau assez répandue, principalement provoquée par un streptocoque bêta hémolytique de type A. Cette inflammation sévère, également appelée dermohypodermite bactérienne, concerne surtout les individus adultes de plus de 40 ans et les personnes âgées, et affecte rarement les enfants. La fréquence de cette maladie augmente avec l’âge, et on estime qu’elle touche entre 10 et 100 personnes pour chaque 100 000 habitants.
Origine de l’érysipèle : comment l’attrape-t-on ?
Le rôle du streptocoque dans l’infection cutanée
L’érysipèle est causée par les bactéries streptocoques. Cette maladie de la peau peut se transmettre via une « porte d’entrée » qui permet aux bactéries d’infiltrer la protection cutanée. Cette porte est généralement liée à une peau endommagée :
- Une lésion (opération chirurgicale, ulcère, égratignure…) ;
- Une infection fongique ;
- Une affection dermatologique ;
- Un œdème chronique ;
- Parfois, une simple écorchure mineure telle qu’une morsure d’insecte ou une éraflure d’animal.
Prédominance de l’érysipèle sur les jambes et les pieds
L’érysipèle des jambes est particulièrement encouragé par une insuffisance veino-lymphatique, souvent un lymphœdème, et peut être associé à un intertrigo (dans 61 % des cas), une plaie (35 %) ou un ulcère (14 %).
Certains états de santé (immunodépression, diabète, alcoolisme, tabagisme…) sont identifiés comme des facteurs de risque, bien que les études de cas-témoins ne confirment pas toujours ce lien. « Ce sont plutôt des circonstances qui exacerbent les facteurs de risque déjà mentionnés« , explique le Pr Chosidow.
Symptômes de l’érysipèle : comment se manifeste-t-elle ?
Fièvre et signes d’infection
L’érysipèle se caractérise subitement par deux symptômes principaux :
- Une fièvre élevée souvent accompagnée de frissons ;
- Une plaque rouge, brillante, chaude, gonflée et douloureuse (également appelée placard inflammatoire cutané).
Érysipèle du visage, des bras et autres zones…
Dans plus de 85 % des cas, cette infection touche les membres inférieurs (pieds, chevilles, jambes…). Elle peut également se manifester sur le visage, les bras, la poitrine, les muscles abdominaux, et parfois même sur les organes génitaux externes. Les ganglions situés près de la zone infectée peuvent également augmenter en volume.
Diagnostic de l’érysipèle
Le diagnostic de l’érysipèle est posé sur la base des symptômes typiques et ne nécessite généralement pas d’examens complémentaires. Cependant, il est crucial de rechercher les facteurs favorisants. Un examen sanguin peut aussi être effectué pour vérifier une éventuelle augmentation des globules blancs ou de la protéine CRP.
Traitement de l’érysipèle : comment s’en débarrasser ?
Les infections à streptocoque nécessitent un traitement rapide et efficace pour prévenir une éventuelle septicémie à long terme. L’érysipèle se traite généralement bien avec des antibiotiques, typiquement de la pénicilline (amoxicilline) pour une durée de quinze jours, ou de la pristinamycine (Pyostacine®) en cas d’allergie. « La phase initiale du traitement dure jusqu’à six jours avec 50 mg/kg d’amoxicilline ou 3 g de pristinamycine, divisés en trois prises par jour. Puis, la phase de maintien réduit les doses d’environ un tiers », précise le Pr Chosidow.
Des médicaments peuvent également être prescrits pour réduire la douleur et la fièvre, tels que du paracétamol, et des anticoagulants en cas d’insuffisance veineuse. Il est fortement recommandé de se reposer, idéalement alité.
Prévention de la récidive de l’érysipèle
L’amélioration de l’état général se manifeste généralement deux à trois jours après le début du traitement antibiotique, et la guérison complète survient entre dix et quinze jours. « Cependant, chez 12 % des patients, l’érysipèle peut récidiver dans les six mois, et chez 30 % dans les trois ans », avertit le Pr Chosidow. « Il est crucial de traiter la porte d’entrée identifiée et de gérer les facteurs de risque identiques à ceux d’un premier épisode. »
Des mesures préventives pour éviter les infections et protéger la barrière cutanée sont essentielles. Pour l’érysipèle de jambe, cela inclut :
- La désinfection systématique des plaies ;
- Le séchage minutieux entre les orteils ;
- L’application d’une crème hydratante si nécessaire ;
- Le port de chaussettes et de chaussures confortables et aérées ;
- Les traitements antimycosiques pour l’intertrigo interorteils et la compression par des bas de contention pour réduire les lymphœdèmes.
« Un traitement antibiotique préventif à long terme, par exemple avec 500 mg à 1 g d’amoxicilline par jour, peut être prescrit si les récidives sont fréquentes, plus de 2 à 4 fois par an », souligne le Pr Chosidow. Ce traitement, bien que contraignant en raison de sa durée, a prouvé son efficacité.
La mise à jour de la vaccination antitétanique peut être également recommandée.
Complications : l’érysipèle est-il dangereux ?
En cas de maladies chroniques (hypertension, diabète, insuffisance cardiaque, ulcère de jambe…) ou si la maladie n’est pas correctement traitée, des complications graves peuvent survenir, incluant une détérioration rapide de l’état général et/ou une atteinte des couches cutanées plus profondes, pouvant mener à une fasciite nécrosante.
Il est crucial d’agir rapidement face aux premiers signes de gravité :
- Confusion mentale ;
- Symptômes respiratoires ou cardiaques ;
- Plaque d’apparence marbrée, blanche-violacée ou nécrosée ;
- Douleurs intenses ;
- Sensation de gaz sous la peau.
« Toute suspicion doit conduire à un transfert immédiat vers un centre spécialisé pour une prise en charge médico-chirurgicale adaptée », prévient le Pr Chosidow.
Articles similaires
- Syphilis : comprendre les causes, la transmission, les symptômes et le traitement
- Découvrez les Symptômes et Solutions pour le Zona Intercostal !
- Lymphogranulomatose vénérienne (LGV) au Québec : décryptage des causes, symptômes et traitements
- Chancre syphilitique : le point sur les causes, les symptômes et les traitements de cette maladie
- Comprendre les causes, les symptômes et les traitements des maladies sexuellement transmissibles (MST)