Syndrome d’Ekbom : découvrez les secrets de cette effrayante maladie mentale

par adm

                Syndrome d'Ekbom : tout savoir sur cette parasitose délirante

Définition du syndrome d’Ekbom

Le syndrome d’Ekbom, également reconnu sous le nom de parasitose délirante, a été initialement identifié en 1938 par le neurologue suédois Karl-Axel Ekbom. Ce trouble se manifeste principalement par une conviction erronée et persistante d’être colonisé par des parasites variés, tels que des acariens, des insectes ou des vers. « Les individus affectés ressentent des sensations désagréables telles que des démangeaisons ou des picotements sous la peau, qu’ils attribuent à ces parasites fictifs », nous éclaire le Dr Lacambre. Il avertit également que « cette croyance illusoire peut les conduire à des comportements d’automutilation sévère dans le but d’éliminer ces prétendus envahisseurs ».

Quels symptômes doivent susciter l’attention ?

La présence d’un délire d’infestation parasitaire est signalée par plusieurs symptômes alarmants:

  • Une croyance inébranlable en l’infestation : la personne est convaincue que son corps héberge des parasites malgré l’absence de preuves scientifiques ou biologiques.
  • Sensations physiques perturbantes : souvent, les individus rapportent des sensations cutanées telles que des démangeaisons, des picotements, ou des sensations de brûlure, qui renforcent leur conviction délirante.
  • Automutilation : dans une tentative désespérée de se débarrasser des parasites, les personnes peuvent se gratter intensément, causant de sérieuses lésions cutanées et augmentant le risque d’infection.
  • Comportements obsessionnels : le nettoyage compulsif du corps et de l’environnement, l’utilisation inappropriée de traitements antiparasitaires, et la collecte d’échantillons sont des comportements courants.
  • Isolement social et méfiance : la personne peut se sentir incomprise ou rejetée par son entourage et développer une méfiance envers les professionnels de santé.
  • Souffrance psychologique : le syndrome provoque une détresse significative, un sentiment d’impuissance et une fixation sur les sensations corporelles, contribuant à l’anxiété et pouvant mener à la dépression.

Origines de cette parasitose délirante

Le syndrome d’Ekbom peut être primaire, associé à des troubles psychotiques comme la schizophrénie ou des troubles délirants persistants. Il peut également survenir en réaction à des troubles sévères comme la dépression ou le trouble bipolaire. D’autre part, il peut être secondaire à des conditions médicales ou neurologiques telles que la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer, ou diverses neuropathies. L’usage de certaines substances, comme les amphétamines ou certains médicaments psychotropes, peut également provoquer des hallucinations renforçant la croyance en une infestation.

Approche thérapeutique du syndrome d’Ekbom

Le traitement du syndrome d’Ekbom nécessite une approche multidisciplinaire visant à atténuer les symptômes et à traiter les causes sous-jacentes. Initialement, les patients consultent souvent des dermatologues ou des infectiologues pour des examens excluant toute infestation réelle. Une fois les causes physiques écartées, l’intervention d’un psychiatre devient cruciale.

Traitement médicamenteux

  • Les antipsychotiques sont essentiels pour réduire les symptômes délirants, agissant sur des neurotransmetteurs comme la dopamine.
  • Des anxiolytiques peuvent être utilisés pour diminuer temporairement l’anxiété sévère.
  • Des antidépresseurs peuvent être prescrits pour traiter d’éventuelles dépressions associées.

Psychothérapie et soutien

  • La thérapie cognitivo-comportementale est recommandée pour aider les patients à identifier et modifier leurs croyances délirantes.
  • Un suivi psychothérapeutique régulier est crucial pour traiter les causes profondes et fournir un soutien émotionnel.
  • Les séances de psychoéducation pour les proches sont vitales pour leur permettre de soutenir efficacement le patient.

Le Dr Lacambre souligne l’importance de l’empathie et de l’écoute dans la prise en charge des patients, permettant une amélioration significative de leur qualité de vie.

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