Définition : C’est quoi la glycémie ?
La glycémie désigne le niveau de glucose présent dans le sang. « Le glucose, plus petit élément des glucides (sucres), constitue notre principale source d’énergie« , souligne Dr Emmanuelle Lecornet Sokol. Ce glucose provient à la fois des aliments que nous consommons et du foie, qui le synthétise à partir du glycogène. La glycémie peut être évaluée à jeun pour tester la capacité du corps à gérer le glucose sans apport alimentaire récent.
« La détermination de la glycémie, notamment à jeun, est cruciale pour diagnostiquer le diabète. » – Dr Emmanuelle Lecornet-Sokol, endocrinologue et diabétologue.
Prélèvement sanguin, analyse : quelle méthode pour mesurer la glycémie ?
Il y a principalement deux méthodes pour mesurer la glycémie d’un individu : la glycémie veineuse et la glycémie capillaire. « La méthode de référence est la glycémie veineuse, réalisée en laboratoire via un prélèvement sanguin », précise l’experte. Cette méthode est privilégiée pour le diagnostic de diabète.
Pour les diabétiques nécessitant un suivi régulier, la glycémie peut être mesurée à domicile avec un glucomètre. « Les utilisateurs prélèvent une goutte de sang avec un stylo autopiqueur et l’appliquent sur une bandelette réactive lue par le glucomètre », explique Dr Lecornet Sokol. Le résultat est obtenu immédiatement.
Test de glycémie à jeun : combien d’heures de jeûne avant le test ?
Le test de glycémie à jeun est essentiel pour évaluer la gestion du glucose par l’organisme. Il se réalise après 12 heures de jeûne, généralement le matin. « Il est conseillé de dîner normalement la veille au soir sans excès », recommande la spécialiste.
Peut-on consommer de l’eau avant un test de glycémie à jeun ?
Il est permis de boire de l’eau durant le jeûne pré-test car cela n’impacte pas le niveau de glucose. Cependant, il faut éviter les boissons sucrées, alcoolisées et même le thé ou le café sans sucre en raison de la caféine qui pourrait affecter la glycémie.
Valeur normale : Quel est le taux de glycémie à jeun normal ?
Une glycémie à jeun est considérée comme normale si elle est inférieure à 1,10 g/L ou 6,1 mmol/L. Au-delà de ces valeurs, on parle d’hyperglycémie.
« Cette norme est constante quel que soit l’âge ou le sexe, excepté chez la femme enceinte où elle est naturellement plus basse. » – Dr Lecornet-Sokol.
Pendant la grossesse, la glycémie à jeun doit être inférieure à 0,92 g/L pour éviter le diabète gestationnel.
À partir de quel niveau de glycémie à jeun est-on considéré diabétique ?
Le seuil de glycémie à jeun pour le diagnostic de diabète est fixé à 1,26 g/L (ou 7 mmol/L) lors de deux mesures distinctes séparées d’au moins deux mois.
Une glycémie mesurée à n’importe quel moment de la journée qui dépasse 2 g/L (ou 11 mmol/L) peut également indiquer un diabète, mais nécessite confirmation par des tests à jeun.
Symptômes : Comment détecter le diabète ?
Le diabète est souvent asymptomatique durant ses premières phases et peut être découvert lors d’analyses sanguines de routine. Néanmoins, des symptômes comme une augmentation de la fréquence urinaire, une soif excessive, une perte de poids malgré un appétit accru, une fatigue marquée, des problèmes de cicatrisation ou une vision floue peuvent apparaître avec le temps.
Qu’est-ce que le prédiabète ?
Le prédiabète est diagnostiqué lorsque la glycémie se situe entre 1,1 et 1,26 g/L. « Les personnes en prédiabète ont 30% de chances de devenir diabétiques dans les 5 années suivantes et doivent donc être surveillées de près », précise Dr Lecornet Sokol. Il est possible de maintenir une glycémie normale avec des mesures préventives, évitant ainsi l’aggravation vers le diabète.
Comment réduire sa glycémie ?
Avant de considérer un traitement médicamenteux, ceux qui souffrent d’hyperglycémie ou sont en prédiabète peuvent tenter de réduire leur glycémie par des changements de mode de vie.
« On recommande une modification thérapeutique du mode de vie qui inclut un équilibre alimentaire, une augmentation de l’activité physique, la réduction de la sédentarité, une amélioration du sommeil et la gestion des difficultés psychosociales », résume l’endocrinologue.
Optimiser l’équilibre alimentaire
Il est essentiel de :
- Diminuer les apports caloriques si nécessaire,
- Accroître la consommation de légumes, fruits frais, céréales complètes, légumineuses, fruits à coque et huiles végétales,
- Limiter les sucres raffinés, les aliments ultra-transformés, les sodas et les graisses saturées.
« Il est crucial de réduire autant les mauvaises graisses que les sucres, et de privilégier les bonnes graisses, mono et poly-insaturées », insiste Dr Lecornet Sokol.
Augmenter l’activité physique
« L’activité physique est le moyen le plus efficace pour baisser la glycémie, car elle oblige les muscles à consommer le glucose sanguin », affirme Dr Lecornet-Sokol.
Il est recommandé de pratiquer au moins 150 minutes de marche rapide et deux séances de 30 minutes d’exercice physique par semaine. L’OMS conseille idéalement 300 minutes de marche rapide et deux séances d’une heure de sport hebdomadairement.
Lutter contre la sédentarité est également crucial, notamment dans les métiers nécessitant de longues heures assises. « Il est important de se lever régulièrement pour se dégourdir les jambes, de profiter de la pause déjeuner pour sortir et si possible de privilégier la marche ou le vélo pour les trajets », continue-t-elle.
Améliorer la qualité du sommeil
Un sommeil insuffisant ou de mauvaise qualité peut perturber le métabolisme des glucides et augmenter la glycémie. Il est donc crucial de veiller à obtenir un sommeil adéquat pour réguler efficacement la glycémie.
Gérer le stress et l’anxiété
Le stress et l’anxiété provoquent la libération d’hormones de stress, notamment la noradrénaline, qui peut augmenter la glycémie. « Il est donc important de gérer le stress et les problèmes psychosociaux pour maintenir une glycémie stable », conclut Dr Lecornet Sokol.
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