Définition : qu’est-ce qu’une névrose obsessionnelle ? Quelles sont ses caractéristiques ?
La névrose obsessionnelle, également connue sous le terme désuet de « névrose obsessionnelle-compulsive », est un trouble psychologique marqué par une série de symptômes spécifiques. Maxime Zaïdin, psychologue clinicien et chercheur en psychopathologie, nous éclaire sur cette condition. Les principaux éléments caractéristiques de la névrose obsessionnelle sont :
- les pensées obsédantes ou obsessions,
- les comportements compulsifs,
- et la réalisation de rituels.
Identification d’une personnalité obsessionnelle
Une personnalité obsessionnelle se manifeste par un éventail de traits qui peuvent être observés chez des individus souffrant de névrose obsessionnelle, mais aussi chez d’autres qui ne présentent pas forcément de troubles névrotiques. Parmi ces traits, nous retrouvons le perfectionnisme, une préoccupation excessive pour l’ordre, une rigueur extrême, des ruminations mentales, une sévérité et une moralité exacerbées, ainsi qu’une introspection souvent douloureuse et un manque de spontanéité. « Dans le domaine personnel, cela se traduit par une méticulosité et une scrupulosité à l’excès, guidées par un besoin de perfection. L’attention minutieuse aux détails peut mener à la procrastination, à l’autocritique, à la rationalisation, à l’intellectualisation, au doute et à une prudence excessive. Ces tendances peuvent paralyser la volonté, la prise de décision et l’action, entraînant un état général d’inhibition », explique Maxime Zaïdin.
Manifestations de la névrose obsessionnelle : quels sont les signes d’un trouble obsessionnel compulsif ?
La névrose obsessionnelle est constituée d’obsessions, de compulsions, et de rituels, qui dans le DSM-5 actuel, sont classés sous la catégorie des « troubles obsessionnels compulsifs et apparentés ».
Les pensées obsédantes (obsession)
L’obsession se caractérise par une idée, un sentiment, ou une image qui s’impose à l’esprit de manière récurrente et intrusive. Par exemple, la peur irrationnelle de commettre un acte absurde ou la crainte de la mort d’un proche. Jean-Louis Pedinielli et Pascale Bertagne présentent le cas de Viviane, une femme de 51 ans, qui vit dans la terreur qu’un malheur s’abatte sur sa fille si elle ne se conforme pas à des gestes qu’elle sait pourtant inutiles.
Les compulsions
Pour apaiser son angoisse, l’individu peut succomber à des compulsions. « Ces dernières sont des activités répétitives, mentales ou physiques, qui semblent s’imposer à l’individu et s’inscrivent souvent dans les routines quotidiennes. Elles visent principalement à diminuer l’anxiété ou à éviter une situation redoutée. Par exemple, les compulsions peuvent inclure le lavage excessif des mains, la vérification répétée ou le comptage », ajoute Maxime Zaïdin. Cependant, le soulagement apporté par ces compulsions est généralement temporaire, entraînant ainsi le patient dans un cercle vicieux.
Les rituels et les vérifications
Les rituels obsessionnels sont des séquences d’actes ou de pensées que l’individu juge absurdes ou excessifs mais qu’il se sent obligé d’exécuter. « Ils représentent une défense organisée et consciente utilisée pour contenir l’angoisse et l’inconfort, et reposent souvent sur un mode de pensée magique, comme : ‘si je n’accomplis pas cette action, un événement redouté se produira' », précise le psychologue. Les vérifications, quant à elles, sont destinées à contrôler l’exécution de tâches simples, telles que s’assurer de la fermeture des portes ou du gaz. « Les rituels et les vérifications, qui incorporent un élément compulsif, ont pour but de contrer l’emprise des obsessions et des compulsions », expliquent Jean-Louis Pedinielli et Pascale Bertagne. Malgré leur rôle dans la réduction de l’angoisse, leur inefficacité peut conduire à leur renforcement plutôt qu’à leur disparition, impactant ainsi l’entourage du sujet.
Névrose obsessionnelle : quelles sont les causes ? Quand consulter ?
Les recherches de l’Institut du cerveau indiquent que chez les personnes atteintes de troubles obsessionnels compulsifs, l’activité neuronale de certaines zones du cerveau, telles que la région orbito-frontale, est significativement augmentée, ce qui pourrait être lié à un déficit en sérotonine. En psychanalyse, la névrose est associée à un conflit intrapsychique entre le Moi et les exigences de la pulsion sexuelle. « L’idée originale, inacceptable du fait de sa nature sexuelle, est refoulée et remplacée par un substitut plus tolérable pour le Moi, suivant le processus de déplacement. Les compulsions agissent alors comme une défense contre l’obsession, renforçant le refoulement qui caractérise le symptôme névrotique », détaille Maxime Zaïdin.
Traitement : comment soigner la névrose obsessionnelle ?
La prise en charge de la névrose obsessionnelle s’appuie principalement sur la psychothérapie, notamment les thérapies comportementales et cognitives. Lorsque les symptômes deviennent trop envahissants, comme dans le cas d’un lavage compulsif des mains qui affecte gravement le quotidien, un traitement médicamenteux peut être prescrit, incluant souvent des antidépresseurs. Une cure psychanalytique peut également être envisagée.
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