Thérapie et médication : les approches principales contre le TSPT
La psychothérapie, souvent accompagnée de médicaments si nécessaire, constitue la première ligne de traitement contre le trouble de stress post-traumatique (TSPT). Sylvie Molenda, psychologue clinicienne et responsable de la formation et des bonnes pratiques au Centre national de ressources et de résilience (Cn2r), nous éclaire sur ce sujet ainsi que sur les alternatives possibles, notamment les traitements naturels.
Le TSPT peut se manifester après avoir été victime ou témoin d’événements traumatisants tels que des attentats, des prises d’otages, des catastrophes naturelles, des accidents de la route ou des agressions sexuelles. On estime que 5 à 12 % de la population générale pourraient souffrir de ce trouble.
Symptômes principaux du TSPT : reviviscences, évitements, pensées négatives et hypervigilance
Le TSPT se distingue par quatre principaux symptômes : les reviviscences des événements, les comportements d’évitement, une perception altérée des pensées et de l’humeur, et une hypertonie neurovégétative. Les personnes atteintes peuvent expérimenter des flash-backs, des pensées intrusives et des cauchemars fréquents. Elles tendent aussi à éviter les situations ou les pensées liées au traumatisme, peuvent se sentir coupables et éprouver des sentiments négatifs envers elles-mêmes ou le monde. Ces symptômes sont souvent accompagnés d’un état d’hyperéveil, d’irritabilité, de troubles du sommeil et de difficultés de concentration.
Traiter le TSPT : quelle méthodologie ?
La prise en charge du TSPT commence principalement par la psychothérapie, en particulier par les thérapies comportementales et cognitives centrées sur le trauma.
Les thérapies comportementales centrées sur le traumatisme
Sylvie Molenda décrit deux approches principales dans les thérapies comportementales et cognitives centrées sur le traumatisme : la thérapie par exposition prolongée et le retraitement cognitif. La première, développée par Edna Foa, implique une exposition aux souvenirs et aux indices évocateurs du trauma. La seconde, créée par Patricia Resick, se concentre davantage sur les schémas de pensée liés au trauma. Les patients peuvent choisir d’aborder ou non leurs souvenirs traumatisants, ce qui peut être bénéfique pour ceux qui présentent des symptômes d’évitement prononcés.
L’EMDR
L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est une autre technique utilisée pour traiter le TSPT, qui associe la réactivation du souvenir traumatisant aux mouvements des yeux. Cette méthode peut se focaliser sur les aspects les plus traumatisants du souvenir, souvent récurrents dans les reviviscences.
Le rôle des médicaments dans le traitement du TSPT
Les médicaments ne sont généralement recommandés que dans un second temps, bien qu’ils puissent être utiles, notamment pour gérer les problèmes de sommeil et les cauchemars. Ils peuvent également jouer un rôle crucial pour stabiliser l’humeur et favoriser l’engagement psychologique chez les patients souffrant également de dépression sévère.
Combattre les troubles du sommeil et la dépression
Le traitement médicamenteux peut être essentiel pour résoudre le manque de sommeil. Sylvie Molenda souligne que, parfois, il est nécessaire de gérer le sommeil du patient avant de commencer une thérapie par exposition, car les premières sessions peuvent intensifier les cauchemars et les reviviscences. À cet effet, des médicaments comme la Prazosine, un alpha-bloquant, ont été utilisés pour améliorer la qualité du sommeil et réduire les cauchemars et autres troubles du sommeil liés au TSPT.
Acupuncture, plantes, huiles essentielles : sont-ils des remèdes efficaces contre le TSPT ?
Les médecines alternatives et complémentaires, comme le yoga sensible au trauma, l’EFT (techniques de libération émotionnelle) et la musicothérapie, ont été explorées pour leur potentiel à soutenir le traitement du TSPT. Bien qu’elles puissent offrir un soutien, elles ne résolvent pas le trouble de manière isolée. Certaines études, telles qu’un essai contrôlé randomisé publié dans le Journal of Nervous and Mental Disease en 2007, suggèrent que l’acupuncture pourrait être une option de traitement efficace et bien acceptée pour le TSPT sans nécessiter d’exposition directe au souvenir traumatisant.
En conclusion, des pratiques comme la méditation de pleine conscience peuvent aider à réduire la réactivité au stress et bénéficier aux symptômes d’hypervigilance, en aidant les patients à mieux gérer leur respiration et leur rythme cardiaque.
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